Cousin,cousine (Abigail)

Abigail m’avait proposé de me joindre à elle pour l’activité mise en place à la patinoire et comme il y avait, déjà, un sacré moment que nous n’avions pas eu le plaisir de passer un moment ensemble il s’agissait là d’une proposition qu’il m’avait été impossible de refuser.

J’avais passé une partie de la journée à travailler mon dossier de candidature, pour cette bourse d’étude, mais cela ne m’avait pas empêché de penser à cette soirée que j’allais finalement passer avec mon adorable cousine. Bien que nous appartenions à deux mondes totalement différents, à l’opposer l’un de l’autre, elle n’en demeurait pas moins ma cousine et je dois admettre que je l’adorais.

Sortant de chez moi, vêtu d’un manteau et portant des gants aux mains, je m’étais rendu à la patinoire du Rockefeller center cherchant la jolie brune du regard. Elle semblait légèrement en retard, probablement avait-elle été retenue par un dossier au boulot. Je ne lui en tenais pas rigueur, je me doutais bien que son métier pouvait être accaparant puis, de toute façon, l’univers ne gravitait pas autour de mon nombril … je le savais pertinemment.

Perdu littéralement dans mes pensées, je tentais de faire le vide, lorsque soudain une voix se fit entendre et des mains vinrent me voiler la vue. Ce parfum, cette douceur mais surtout cette voix, rien ne m’était étranger et il ne me fallut que très peu de temps pour que je ne réalise qu’il s’agissait de ma cousine. Sourire aux lèvres, retirant doucement ses mains, je décidai de me retourner afin de lui faire face puisque de la façon dont je pouvais voir les choses il était fort impoli de ne pas regarder son interlocuteur. Nous savons tous les deux que c’est toi mais d’une certaine façon c’est un titre que tu remportes par défaut puisque tu n’as pas la moindre concurrente te disputant la palme. Évidemment elle était ma seule cousine, du moins pour le moment puisque je ne savais toujours pas pour Hope, c’est pourquoi je m’étais permis de lui servir cette subtile dose d’humour.

Un vent semblait vouloir se lever et, étant légèrement frileux de nature, je dois admettre que je me sentais plus que tenté par l’une de ces boissons chaudes offertes par ce kiosque improvisé installé non loin de nous. Et si on se laissait tenter par un café juste assez corsé rehaussé d’une larme de cognac ? Évidemment je savais pertinemment que le kiosque n’allait pas offrir d’alcool mais pour ma part je me déplaçais toujours avec ma petite réserve d’eau de vie. J’étais un bien mauvais garçon et je l’assumais pleinement.