Milkshake & Retrouvailles [Feat. Malone Spencer]

Est-il possible d'oublier sa première fois ? A vrai dire, non. Pour Ophelia, Malone avait toujours eu une place importante dans sa vie. La jeune femme le connaissait bien avant son cousin William. Malone, c'était son ami d'enfance, celui sur qui elle pouvait compter. C'était également celui avec qui elle avait perdu sa virginité. Il était donc impossible pour elle de l'oublier. Même lorsqu'il avait été déclaré mort, Ophelia n'y avait pas cru une seconde. Elle n'avait pas perdu l'espoir de revoir son ami d'enfance un jour. Après tout, son corps n'avait pas été retrouvé donc tout était possible. Si on lui avait présenter un cercueil avec le corps de Malone, Ophelia aurait accepté la situation mais il n'y avait pas vraiment eu d'enterrement pour lui. Ophelia n'avait donc pas à faire le deuil de son ami. La jeune femme avait passé du temps à poser des questions qui fâchaient au gouvernement américain mais rien n'y fait : elle n'avait jamais eu de réponses. La jeune femme s'était dit que Malone ne voudrait pas qu'elle perte de vue son entreprise et son travail pour une recherche perdue d'avance. Il ne voudrait pas qu'elle gâche sa vie pour lui. Avec résignation, Ophelia avait repris le travail. Même si elle était redevenue aussi bosseuse qu'avant, elle gardait toujours en elle, l'espoir de revoir Malone, un jour.

Lorsqu'Ophelia eut un coup de fil de la part de William, lui disant que son cousin avait été retrouvé. La jeune femme ne savait pas exactement ce qui s'était passé. Elle n'avait pas osé poser trop de questions. Elle était clairement sous le choc. Elle avait très envie de revoir son ami d'enfance mais elle ne savait pas comment il serait, après toutes ces années. Il aurait sûrement des séquelles à la suite de toutes ces années passées loin de sa famille.

Quelques semaines après l'installation de Malone à New York, Ophelia décida de le voir. Elle lui donna rendez-vous dans son coffee shop préféré à Staten Island. Après avoir pris le ferry, la jeune femme entra dans ce lieu et s'installa sur une des banquettes près de la fenêtre. Elle commanda un milkshake au chocolat, comme au temps de son enfance. Tout en attendant Malone, elle rêvassa en regardant à travers la vitrine.

Ophelia était dans ses rêveries. Cela faisait trop longtemps qu'elle n'avait pas vu Malone. En quelques années, tout avait changé. Ophelia était devenue une femme d'affaires à la tête de son entreprise qui gérait l'ouverture de ses pâtisseries à travers le monde. Elle avait su construire sa richesse sur son amour pour les pâtisseries. Aujourd'hui, la jeune femme avait une vie stable. Elle avait des amis sur qui elle pouvait compter et de la famille présente pour elle. La jeune femme n'avait pas de soucis particuliers. Au niveau de la santé, il n'y avait rien à signaler. Ophelia vivait en réalité une vie sans histoire depuis qu'elle n'avait plus de liens avec la famille de sa meilleure amie. Cela faisait du bien d'avoir une vie normale... mais c'était peut-être un peu trop tranquille pour elle. Une vie sans drames. Ophelia s'attendait toujours à ce qu'il y ait quelque chose qui se passe dans sa vie. Comme si sa vie était tellement tranquille qu'elle ne pouvait pas rester comme ça indéfiniment.

La perspective de revoir Malone après tout ce temps lui donna du baume au coeur. Elle n'avait jamais cru à sa mort. Son ami d'enfance avait toujours été là pour elle alors considérer qu'il était mort était juste impossible pour elle. En entendant sa voix, Ophelia se tourna vers lui. Elle le regarda avec beaucoup de tendresse. Elle se leva et le prit dans ses bras. Elle ne savait pas vraiment qu'elle serait sa réaction mais elle avait envie de sentir qu'il était présent à ce moment-là et que tout ça n'était pas un rêve. Elle lui sourit et dit :

- Toi non plus, tu n'as pas changé.

Elle se rassied à sa place et invita Malone à s'asseoir à son tour. Elle ne savait pas quoi dire. Elle n'avait pas envie que son enthousiasme le dérange. Elle lui demanda donc doucement et sans arrière pensées :

- Comment vas-tu ?

Depuis qu'ils se connaissaient, ils ne se cachaient rien. Leur amitié était donc très sincère. Il n'y en avait pas un qui était égoïste et qui cherchait à monopoliser la conversation sur ses problèmes. Malone faisait partie des rares amis d'Ophelia à avoir toujours une place dans sa vie. La jeune femme avait du mal avec le départ de ses soi-disants amis. Même si Malone avait été présumé mort, Ophelia n'y avait pas cru. Le fait de le voir ici était le preuve qu'il ne fallait pas perdre espoir. On aurait dit que les deux amis ne s'étaient pas revus depuis la semaine dernière alors que cela faisait des années qu'ils ne s'étaient pas vus.

Ophelia avait l'habitude de venir ici quand elle voulait s'isoler. Le monde impitoyable des affaires de New York lui donnait envie d'appuyer sur le bouton pause de temps en temps. C'est pourquoi, elle venait à Staten Island et passait du bon temps comme dans ses souvenirs d'enfance. Pour la commande, elle prenait toujours la même chose :

- Je vais prendre un milkshake à la fraise, s'il-te-plaît. Et toi, que vas-tu prendre ?

Elle attendit que Malone passe la commande. Elle le regarda et pour elle, il n'avait pas changé. Bien évidemment, le temps avait passé mais il était comme dans ses souvenirs. Lorsqu'il lui demanda de raconter sa vie, elle rougit. La jeune femme avait continué à vivre sa vie, ici à New York, alors que son ami n'avait pas pu le faire. Elle ne savait donc pas vraiment quoi dire. Elle décida donc de lui faire un résumé rapide sachant probablement que William lui en avait sûrement parlé :

- Ma vie a beaucoup changé depuis la dernière fois que l'on s'est vu. J'ai ma propre entreprise qui gère mes boutiques de pâtisseries. Il y en a un peu partout dans le monde. Je suis très satisfaite de mon travail. Par contre, niveau amour, c'est le néant. J'ai eu quelques relations amoureuses mais elles se sont vite finies... La dernière en date a duré deux ans mais on n'arrivait pas à se voir donc ça s'est terminé et il a quitté New York.

Ophelia avait bien vu que Malone ne voulait pas parler de lui mais elle s'inquiétait pour son ami. Après un petit temps de réflexion et surtout pour ne pas le brusquer, elle ajouta doucement :

- Tu sais que, si tu as besoin, tu peux tout me dire...

Parler de relations amoureuses rendait Ophelia un peu mal à l'aise. Dans ce domaine-là, elle n'avait pas vraiment de chance. Elle avait bien eu quelqu'un pendant deux ans mais ils n'étaient pas faits pour être ensemble. La jeune femme ne se voyait pas continuer dans une relation qui n'était pas faite pour elle. Son ex-petit-ami était urgentiste au Memorial Hospital de New York. Il passait beaucoup de temps à son travail, comme elle passait beaucoup de temps au sien. A force, ils ne se voyaient que très rarement. A présent, Ophelia était seule. La question de Malone la percuta. Est-ce vraiment possible qu'elle travaille trop pour se trouver quelqu'un ? C'est vrai qu'elle n'avait pas le temps de sortir et de faire des rencontres. Après quelques instants de réflexion, elle lui dit :

- Je ne sais pas trop...

Il y avait des millions de personnes qui vivaient à New York mais pour le moment, elle n'avait pas rencontré le grand amour. La jeune femme rêvait d'une relation fusionnelle où elle pourrait à la fois s'épanouir dans sa vie privée et dans sa vie professionnelle. En tout cas, elle savait qu'elle ne changerait pas sa vision du monde pour un homme, comme elle ne changerait pas sa personnalité. Ophelia se dit qu'elle devrait peut-être moins parler de boulot finalement.

- Oui, effectivement, on pourrait monter un partenariat !

Ophelia ne voulait pas pousser Malone dans la confidence. Il n'était pas obligé de lui en parler tout de suite. La jeune femme préférait lui laisser une ouverture à la discussion pour le futur. Pour elle, il était important que Malone reprenne doucement ses marques auprès de sa famille. Il en avait besoin.

- Je comprends... peut-être que tu pourrais y aller une fois par semaine, juste quelques heures pour voir si le travail au restaurant peut te plaire.

La jeune femme savait qu'elle ne devait pas brusquer son ami. Il avait besoin d'avoir de nouvelles habitudes et de recommencer doucement sa vie.

Malone a toujours eu une place importante dans la vie d’Ophelia. La jeune femme le considérait comme son meilleur ami d’enfance. Même si à un moment donné, ils avaient été plus que ça, elle lui accordait une place importante dans sa vie. Elle était donc heureuse de le retrouver. Les deux amis pouvaient parler de tout et de rien, comme si le temps n’avait pas passé. Même si beaucoup de choses s’étaient passées depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus, ils pouvaient se parler comme si c’était hier. La jeune femme appréciait ce genre d’amitié simple où on ne se prenait pas la tête. Elle ne supportait pas quand quelqu’un la trahissait. Elle ne supportait encore moins qu’une personne parte du jour au lendemain sans prévenir. Bien évidemment, ce n’était pas le cas de Malone qui lui avait parlé de son intention de partir pour raisons professionnelles. La jeune femme n’avait jamais questionné son ami à propos de son travail. Elle savait qu’une bonne partie était classée secrète et qu’il ne pourrait jamais lui dire ce qui s’était réellement passé.

Ophelia écouta la confidence de son ami. Il avait rencontré quelqu’un sur qui il avait pu compter pendant ses années de captivité. Elle n’avait jamais entendu parlé de Louise Swan. Elle était heureuse de savoir que son ami avait pu avoir du soutien dans un temps aussi difficile.

- Tu as un lien fort avec cette femme. Vous avez dû vous soutenir mutuellement pendant ta capture… Pourquoi est-ce que c’est devenu bizarre entre vous ?

Elle ne savait pas si la question qu’elle avait posée était trop indiscrète. S’il ne voulait pas lui répondre, elle ne lui en voudrait pas.

Ophelia sortit son téléphone portable pour écrire rapidement un mail à destination du service des contrats de son entreprise. Elle savait qu’elle ne pouvait pas rédiger ce type de contrat mais qu’elle avait le pouvoir de leur en parler. Après, il fallait qu’elle montre à ses investisseurs l’opportunité de ce contrat avec Malone, sans forcément leur dire qu’il était un ami à elle. Très sérieuse, Ophelia lui dit en lui donnant sa carte professionnelle avec le numéro du service.

- Je vais te mettre en relation avec le service des contrats de mon entreprise.

Reprendre un restaurant pouvait être compliqué surtout pour prendre ses marques. Il fallait du temps à Malone afin de revenir à 100% à New York. Il ne fallait pas qu’il prenne le risque de tout précipiter. La jeune femme dit à son ami :

- Si tu y vas étape par étape, tout va bien se passer. J’en suis sûre.

Avoir quelqu’un sur qui compter était un plus. Que ce soit un amoureux ou une réelle amitié, Ophelia avait besoin de savoir qu’elle pouvait compter sur d’autres personnes pour y arriver. Sans ses amis et sa famille, elle savait qu’elle ne serait pas là où elle était à ce moment précis de sa vie. Il manquait le grand amour dans sa vie mais la jeune femme faisait avec. Elle préférait être seule que d’être mal accompagné. Beaucoup l’avait fait souffert au cours de ces dernières années. Elle ne savait plus sur qui elle pouvait vraiment compter. Les amis qu’elle avait pouvaient partir du jour au lendemain sans la prévenir, ce qui lui brisait le cœur. Bien évidemment, la jeune femme avait un caractère qui pouvait ne pas être facile car elle pouvait se montrer très rancunière. Elle se rappelait chaque crasse qu’on lui faisait et ne souhaitait pas non plus parler avec des personnes qui lui mentaient ouvertement. Elle en avait marre des personnes fausses. Dans son métier, la jeune femme avait pu rencontrer un bon nombre de personnes mais peu pouvait devenir ses amis.

En écoutant l’histoire de Malone et en l’entendant parler de Louise, Ophelia était heureuse pour son ami. Enfin, elle était heureuse dans le sens où il avait pu compter sur quelqu’un pendant sa prise d’otage.

- Je pense qu’il vous faudra du temps pour vous en remettre et pour réapprendre à vivre ici.

Ce qui était arrivé à son ami n’était pas simple. La jeune femme s’en rendait compte. Pendant qu’elle construisait petit à petit son empire, son ami d’enfance avait été prisonnier. Elle avait continué à avancer tout en sachant qu’il n’était pas mort. En tout cas, une partie d’elle n’avait jamais réussi à accepter que Malone soit mort.

Concernant les pâtisseries, Ophelia savait qu’elle pouvait gérer des grosses commandes régulièrement. Il lui suffisait de recruter de nouveaux employés qui seront spécialement dédiés à cette tâche.

- Oui, il n’y aura pas de soucis. Je peux recruter des nouveaux employés pour cette collaboration.

Parler de tout et de rien, sans se rendre compte que le temps passait… Ophelia savait qu’elle pouvait parler longtemps avec son ami Malone.

- Ma famille va bien. Ma mère a toujours du succès à Paris grâce à son métier de styliste. Mon frère est toujours en couple avec Jenna. Je m’entends également très bien avec le reste de ma famille.